mercredi 6 octobre 2010

20 ans de perdu!

Hier 05 octobre 2010, il y avait 20 ans jour pour jour que la marche irrésistible de tout un peuple vers un peu plus de liberté a recommencé.

Le 05 octobre 1990 restera à jamais gravé dans la mémoire d'une partie des togolais comme l'an zéro d'une nouvelle quête, ou plutôt d'une quête perpétuelle: celle de la liberté des enfants de Dieu! Je dis bien une partie des togolais, car je fais parti de cette dernière génération de togolais, la génération 80, qui a vécu cet avènement, que dis-je, cet événement.

S'il est vrai que l'on est révolutionnaire à 20 ans, socialiste à 30 ans et conservateur à 65 ans :), je crains que la génération 90 ne se retrouve totalement perdue dans le déroulement de l'histoire actuelle du Togo, mon pays. J'ai pris la peine de demander à un de mes cousins né en 1991 si la date du 05 octobre lui disait quelque chose, et il m'a naturellement répondu par la négation.

Alors je m'interroge: comment vit-on sa vie de citoyen de nos jours au Togo? S'agit-il de "laisser la politique aux politiciens" comme semblait aimer le dire feu Gnassingbé Eyadéma aux étudiants lors des légendaires marches de Lomé II? Comment un citoyen, qui par définition est habitant de la cité, peut-il vivre en dehors des affaires de la cité?

Si le Togo est bien une république, et ses habitants des citoyens, alors participer aux affaires publiques est une obligation citoyenne! Et cela passe par une éducation citoyenne du déroulement de l'histoire de notre cité, le Togo. Quelque soient les errements et les égarements qui ont jalonnés l'histoire du Togo ces 20 dernières années, le devoir de mémoire nous rappelle sans cesse que nous partageons un destin commun qui a été scellé un 27 avril 1960 sur ce qu'il a été convenu d'appeler la terre de nos aïeux!

Avions-nous perdu 20 précieuses années de notre court pèlerinage sur la terre de nos aïeux? Je dirai NON! Car toute émancipation reste toujours un cheminement. Le peuple de Dieu a erré 40 ans dans le désert...et par moment a même perdu la foi. Pour autant la marche irrésistible vers un peu plus de justice et d'équité dans notre cité, ne doit en aucun cas se transformer en un labeur de Sisyphe...

Aux politiques, je dirais: ne perdez jamais de vu qu'il ne sert pas la destinée de la cité de violer la veuve et de tuer l'orphelin.

Au citoyen, je dis: la cité est ton devenir! Si tu as le courage d'y rester (peut être parce que tu n'a pas eu la "chance" de partir vers des cieux "plus cléments"), alors la cité t'appartient! Ne t'en détourne jamais, au risque de laisser à tes enfants comme seul héritage: viols, spoliation, déshumanisation et tout son cortège de drames sociaux.

Citoyen! En avant pour les 20 prochaines glorieuses!